Enquêter depuis l’espace
Un nouveau monde de possibilités
Jusqu’en 2005, pour observer la Terre depuis l’espace, il fallait être astronaute.
Aujourd’hui, avec une simple connexion Internet, quelques outils gratuits et des millions d’images satellitaires en libre accès, toute la planète est à portée de souris.
En journalisme, comme pour de nombreuses activités professionnelles, ces images tombées du ciel ouvrent des possibilités inouïes.
D’abord pour illustrer l’urgence climatique et l’impact de l’activité humaine sur l’environnement.
Les transformations de la planète, même dans les endroits les plus reculés de l’Amazonie, de l’Afrique centrale ou de la Sibérie, peuvent maintenant être visualisées, analysées et comparées au fil du temps depuis n’importe quel PC.
Les activités humaines qui dégradent l’environnement et détruisent la biodiversité, telles que la déforestation accélérée en Amazonie (ci-dessous) et ailleurs, la surpêche et les pêches illégales, les marées noires et pollutions en tous genres… presque plus rien n’échappe aux capteurs des satellites qui gravitent autour de la Terre.
Ces capteurs, comme ceux de la constellation européenne Sentinel, permettent de visualiser la Terre en couleurs naturelles (celles de l’arc-en-ciel), ainsi qu’en lumière invisible à l’oeil nu comme l’infra-rouge (pour visualiser les zones incendiées, l’humidité et l’aridité des sols, etc.).
Certains génèrent des images en très haute résolution (0,5m). D’autres permettent de voir au travers des nuages ou même la nuit, grâce à l’imagerie radar, comme cette animation par temps couvert des inondations provoquées par le cyclone Eloise (Beira, Mozambique, janvier 2021).
Les outils de cartographie et d’imagerie satellitaire annoncent une nouvelle ère dans la couverture des conflits armés et des zones inaccessibles aux médias (Syrie, Corée du Nord, etc.).
Ils servent à documenter les activités terroristes (Boko Haram au Nigeria, etc.) et les exactions commises par les militaires (Cameroun, Myanmar, etc.). Ils permettent d’illustrer les zones de tension géostratégique (ambitions territoriales chinoises dans l’Himalaya et en mer de Chine méridionale, construction du Barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu en Ethiopie, etc.), et les mouvements de réfugiés provoqués par les guerres et le dérèglement climatique.
Couplés à l’intelligence artificielle, ils permettent aux organisations de la société civile de lutter contre les violations des droits de l’homme, telles que l’esclavage moderne dans les fours à briques du nord de l’Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Népal, les camps d’internement des Ouïghours au Xinjiang, ou les actions de ces pirates qui exploitent les pêcheurs esclaves au milieu du Pacifique.
Pour en savoir plus sur mon programme de formation: L’investigation par satellite.